Une Abeille qui ne pique pas mais qui mord !
On ne dénombre pas moins de 500 espèces d’abeilles qui ne piquent pas parmi lesquelles les mélipones. Le rôle premier de ces abeilles est bien sûr la pollinisation, mais parmi cette grande famille quelques-unes produisent suffisamment de miel pour justifier leur élevage.
Le continent américain ne possédait pas d’abeilles Apis mellifera avant l’arrivée des Européens : l’apiculture traditionnelle de cueillette était faite à partir d’une petite abeille sans dard appelée mélipone. D'ailleurs dès 1549, l’évêque Diego de Landa, rapporte que la meliponiculture est une des principales activités agricole des Mayas.
L’abeille, symbole de la lumière solaire pour ces civilisations, est souvent représentée dans les nombreuses fresques d’Amérique centrale.
Les quelques 66 sous-espèces de mélipones sont principalement regroupées dans les zones tropicales et subtropicales d'Amérique du Sud c'est à dire au Mexique, Amérique-centrale et aux Antilles.
Suivant les espèces, la population varie de 500 à 80 000 individus. La couleur va du noir au gris clair en passant par le jaune. La taille varie de 2 mm pour les plus petites à 13,5 mm pour les plus grandes. Les mélipones du Mexique et d’Amérique centrale (melipona beecheii) les plus connues et les plus exploitées, sont sensiblement de la même taille que nos Abeilles Européennes. Localement, on les nomme « abeilles maya » ou « abeilles royales ».
La reine est d’une taille nettement plus importante que les ouvrières. Chaque colonie de mélipones possède une seule reine en ponte, mais parmi la population de 4 000 ouvrières, on compte jusqu’à 50 reines vierges qui cohabitent. Ces reines ainsi que les mâles, sont élevées dans des cellules identiques aux cellules d’ouvrières. L’originalité de ces abeilles vient du fait que toutes les 3 à 7 naissances (suivant les espèces), naît une reine.
Pour fêter le nouvel an chinois du lapin parlons de APIS CERANA
APIS CERANA, notre plus proche cousine, vit en Asie méridionale et orientale, partout où les abeilles peuvent s'installer (Elle supporte même des températures plus basses que nous Apis Mellifera). Comme nous, elle s'installe facilement dans une ruche. Ses colonies sont beaucoup plus petites que les nôtres alors même si Apis Cerana a proportionnellement un meilleur "rendement", sa production en miel est moindre.
Elle est très résistante aux maladies et parasites et ne nécessite guère voire aucun traitement ni de mesure de protection particulière. Hôte naturel de l'acarien parasite varroa destructor, elle a acquis une résistance naturelle à ce dernier grâce à ses pratiques d’épouillage, tant individuels que sociaux, qui sont bien plus efficaces que les nôtres abeilles occidentales.
Elle a même développé contre le frelon asiatique géant une stratégie de défense très efficace. Si l’un d’eux s’approche trop, une centaine d’abeilles l’entoure en quelques secondes et forme une boule dans laquelle il meurt d’hyperthermie. Une colonie d’Apis Cerana tue en moyenne 10 frelons / jour tandis que celle de l’Abeille européenne n’en tue qu’un seul.
Alors, serons nous un jour remplacé par notre cousine si pleine de qualités ?
Pas si sur car Apis Cerana a une fâcheuse tendance à piller les ruches des voisines et à produire un trop grand nombre d’ouvrières un peu feignantes... De plus, Apis Cerana n'est absolument pas casanière et a une disposition naturelle à abandonner sa ruche dès que les conditions ne lui conviennent plus.
Nos amis apiculteurs n'ont, donc, aucun intérêt à jouer au « petit sorcier » en substituant l'abeille asiatique Apis Cerana à l'abeille européenne Apis Mellifera.
Jour de Neige au Rucher
Au Rocher-Bleu, la neige est tombée ce matin sur notre ruche ; avec mes 15 000 sœurs et demi-sœurs nous formons une grappe serrée pour protéger notre mère : La Reine de la colonie. Nous hivernons. Il n'y a plus de mâle au gynécée, ce serait des « bouches » inutiles à nourrir et notre société hautement spécialisée ne permet pas ce genre de gaspillage.
Je suis une abeille d'hiver, c'est dire que ma vie sera beaucoup plus longue (jusqu'à 4 fois plus) que mes sœurs nées à la belle saison qui récolteront pollen et nectar. Leurs espérances de vie, à elles, n'est que de 40 à 60 jours !
Hé oui, je suis une petite chanceuse car je ne vais pas me fatiguer à voler de fleurs en fleurs pour amasser les réserves nécessaire à la survie de la ruche ; Mon travail est de réchauffer la colonie en battant des ailes, et, plus tard en saison, élever le couvain printanier. Pour l'instant je suis, au chaud, à l'intérieur de la grappe mais petit à petit je vais me laisser glisser vers l'extérieur de façon à laisser ma place à d'autres qui elles-même laisseront leur place et je reviendrais alors au centre. C’est la spirale de la vie.
Quand je vous dis que je suis une petite veinarde ! Enfin si je survie car l’hiver risque d’être long et toutes mes amies et moi risquons de mourrir de faim si nos aïeules n’ont pas engrangé suffisamment de nourriture pendant l’été.